Amsterdam, intime et sauvage, écrite par les hommes et par l’eau



Villes - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden

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A Amsterdam, terre et eau furent naguère confondues.
Au décours de leurs relations tumultueuses, elles semblent, dans la capitale des Pays-Bas, avoir enfin trouvé une paix tranquille, chacune à sa place et paraissant s’y tenir.


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Le calme se reflète dans l’ordonnancement des façades , leur belle sévérité, la sobriété de leurs décoration, les tons chauds des demeures rouge clair ,serrées les unes contre les autres dans une grande proximité. Car la brique se déploie avec lyrisme dans des tons carminés du rouge clair au brun le plus sombre. Rembrandt prit à Amsterdam son or et ses rouges comme il lui dut cette lumière rousseâtre de ses clairs obscurs où le soleil et la poussière d’eau s’épousent.


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L’eau guide les pas , même quand elle semble s’être figée. D’un canal à l’autre, le chemin s’insinue autour d’elle, la franchit par plus de mille ponts éparpillés et se penchant sur elle avec révérence.
Au sein du méandre de canaux, l’illusion se mêle à la réalité architecturale géométrique de l’habitation et de la perspective. L’horizon est si bas qu’il semble faire partie de la ville, la rivière et le ciel ont la même couleur et se confondent. Même pour quelques heures qu’y passera le promeneur, Amsterdam lui sera immédiatement intime. La courbe des grands canaux, les chemins sinueux imposés par l’eau pour passer d’un canal à l’autre, conduisent à l’errance les poètes ou les rêveurs amoureux d’Amsterdam, mûs dans un décor de théâtre, entre rêve et réalité.
L’hiver Amsterdam se referme sur elle-même dans ses cafés bruns enfumés.


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Même si , souriante et humble, aimable et même aimante, la ville de brique n’oppose au regard ni rideaux , ni volets , sans secrets, sans rien qu’elle souhaite dissimuler au voyageur de passage pas plus qu’à l’habitant familier. Dans les neuf ruelles comprises entre les trois grands canaux du centre, des petites boutiques au design insolite, raffiné et original s’affichent dans des devantures minuscules.


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La nature sauvage, au delà de ce calme, est pourtant omniprésente.
Le vent s’engouffre dans les voies d’eau et règle le rythme de la ville. Des milliers d’oiseaux sauvages trouvent refuge l’hiver sur les canaux. Et concourent à l’impression de liberté de la ville.
La végétation sauvage s’inscrit dans le moindre interstice de la pierre et inspire en retour une création florale raffinée.


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Poules d’eau et canards picorent à même la glace sur les canaux gelés du centre, mais dans le Quartier chaud, le canal Oudezijds Voorburgwal, éclairé de néons rouges et miraculeusement réchappé du gel, est envahi de cygnes et d’oiseaux sauvages.


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Sur le Prinzengracht , le toit aménagé en jardin des péniches, attend le prochain printemps pour revivre.


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