Naples, Locus solus



Locus solus est le nom de l’association qui gère le Palazzo Marigliano et le Palazzo Spinelli tous deux situés à Naples, respectivement Via San Biagio dei Librai et Tribunali. L’un et l’autre des palais sont à la fois hôtels et galeries d’art. Ils sont la propriété du personnage fictif Robert Kaplan, créé par nathalie de Saint Phalle.

Villes - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden

Naples, lascive et cruelle derrière les dédales de ses vieilles rues décaties s'étire sous le soleil et la menace du Vésuve.

Naples - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden

Naples, Pompéi jamais enseveli déroule langueur et volupté et divague d'oisiveté et de violence inemployée derrière les lourdes grappes mauves des glycines centenaires qui font ployer les treilles et les menacent d'effondrement.

Les fleurs violettes masquent à la vue les palais médiévaux dissimulés dans le labyrinthe des ruines.

A Naples corruption et transgressions, passions païennes et sacrées de la ville mythologique et monstrueuse animent les lieux immuables et figés par le temps.

A Naples n'existent ni le temps ni la honte.

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Naples encore...

La théorie, ça n'empêche pas d'exister, et encore, mais l'âme d'un lieu, si, on n'y peut rien.

Qui aimerait Naples peut être n'en pourrait revenir, se fondrait dans la ville grouillante et bruyamment surpeuplée, s'abriterait sur quelque terrasse et découvrirait derrière palmiers , citronniers et orangers à l'odeur entêtante un jardin suspendu du silence.

C'est en grimpant des escaliers biscornus que l'on parvient dans "le lieu "Il faut pour l'atteindre et qu'il s'offre l'avoir cherché depuis toujours.

Dans un palais du quinzième siècle, l'hôtel, pension littéraire est composé de trois chambres dont la fenêtre s'ouvre, impudente, sur l'intérieur d'une chapelle.

e pericoloso sporgersi, curieuse injonction interdictrice..

« albergo del purgatorio », lieu blessé et restauré, métaphore d'un psychisme en devenir développe une nouvelle fonctionnalité, un lieu artistique agripement à une destinée esthétique d'un héritage sulfureux, jouissance du tragique et exigence d'idéal.

Le Palais Mariggliano devint résidence des comtes du même nom après avoir été la demeure d'une reine de Naples qui fut répudiée, Constance de Chiaramonte. Gravée dans la pierre au dessus du portail imposant "memini"(je me souviens), trace de cette splendeur passée, interdit par sa solennité l'oubli au visiteur.

« Hora numeros nisi serenas », je ne compte que les heures heureuses, telle est la devise du lieu. Elle figure également sur le cadran solaire du jardin des plantes de Paris, parti pris optimiste mis en acte.

Mais un jour la terre s'ouvre et le volcan n'en peut plus. La terre se romp et l'orage de lave incandescente fige les habitants de Pompéi, statufiés dans la luxure et la débauche des sens.

Naples demeure sous la lumière aveuglante et terrible où chacun ne semble plus s'inscrire dans le regard que par la caution de son ombre, chevalerie étrange de la clarté et des ténèbres, roman des mythologies superposées et des tragédies absorbées, mémoire du primitif et du fantasme.

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Naples exacerbe sentiment religieux et superstitions, croyances sacrées et profanes. La ville des rituels et des ex-votos, des exorcismes et du loto des songes protège les âmes du purgatoire.

Albego del purgatorio, c'est Naples pour l'éternité et quelques heures encore…

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