Valencia : Au sein du lit du fleuve Turia, la ville-île de la Virgen de los desemparodos



Villes - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden

Valence - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden

Sur la place de la Virgen , la fontaine païenne dédiée au fleuve Turia assemble autour d’elle la basilique de la Virgen de Los Desemparados, la cathédrale, le siège du pouvoir civil derrière lequel se détache le Micalet, tour ancienne qui domine la ville. La ville , riche d’avoir été irriguée avec ingéniosité depuis les romains et les arabes dans la plaine fertile de la Huerta, où les branches des orangers ploient l’hiver sous le poids de leurs fruits, recèle, au sein du lit du une adorable cité riche en église, monuments, musées, édifiée sur une oasis entourée du fleuve Turia.

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Si le fleuve mythique est aujourd’hui dévié pour inondations et mauvaise conduite , son lit donne place à une fabuleuse cité des arts et des sciences à des espaces sportifs et à une promenade paysagée de palmiers et d’orangers qui en évoque ainsi encore la fertilité naturelle et spirituelle.Les anciennes portes fortifiée de la ville ne contemplent plus que des jardins et des monuments à l’architecture extraordinaire. La langue même est différente que dans le reste de l’Espagne , le Valenciano ressemble au catalan , les plaques de rues rectifiées, les inscriptions taguées sur les murs de la vieille ville traduisent que cette culture linguistique est toujours vivante.

La cathédrale fut d’abord mosquée, débutée au XIII, achevée au XV è siècle remaniée au XVIII , elle présente une architecture bizarre. Le porche roman présente en façades les visages sculptés des soldats chrétiens et des jeunes valenciennes ayant méritoirement repeuplé la ville sur la plaza de la reina, tandis que la porte gothique de la plaza de la Virgen , puerta de los Apostoles, laisse place aux apôtres et abrite chaque jeudi à midi, depuis le Moyen Age un curieux tribunal d’hommes en blouse noire , le tribunal de las Aguas, entouré de barrières constitué par les 8 représentants des canaux de la Huerta réunit en cercle, consacré aux litiges sur l’utilisation des eaux d’irrigation.Le jugement est oral, la sentence sans appel.

Surmontée d’une coupole de tuiles bleu-nuit, la basilique de la Virgen de los Desemparados est le lieu du culte fervent de la sainte patronne de la ville , la Virgen de los Desemparados. Plus de dix messes par jour saint y ont lieu. De l’autre côté de la place , le palacio de la Generalitad entourée d’une magnifique cour gothique, abrite le pouvoir civil de la ville. La plaza de la Virgen réunit ainsi les pouvoirs spirituels et civils.

Dans les rues autour de la plaza de la Virgen se trouve le Mercado Central, monument de fer et de verre moderniste décoré d’azulejos, à l’intense activité.

En face de lui, la Lonja, l’ancienne bourse des marchands de soie affiche depuis le XV è siècle les détails de son élégance, ses colonnes torsadées se déployant en arches raffinées , la dentelle de pierre de ses sculptures et ses gargouilles, le plafond à caisson doré polychromé du Consulado del Mar. Elle est aujourd’hui au patrimoine de l’humanité.

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L’église de Santos Juanes tente de rivaliser par une imposante façade en style baroque italien ornée d’une vierge et d’anges.

Dans tous les coins de la vieille cité, de Santa Catelina à la Virgen del Carmen, une multitude d’église se consacrent à la vierge. Il n’est jusqu’au musée des céramiques, qui dans sa façade baroque délirante lui consacre une niche au dessus de deux géants endormis représentants le fleuve Turia.

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Mystique teintée d’influence païenne, ville à la spiritualité gaie et légère, Valence est féminine et raffinée. Les céramiques azulejos aux couleurs pastel se nichent jusque sous le sol balcons et sous les marches des escaliers.

Du collège des patriarches, au musée des Beaux Arts les anciens séminaires et monastères devenus musées ou université, ainsi que nombre des églises de la ville s’ornent de cloîtres aux jardins d’orangers de palmiers et de fontaines, aux murs couverts d’azulejos.

Et il n’est jusqu’au tableau de Jérôme Bosch du Musée qui affiche dans un drapé de tissu rouge, une magnifique chouette, emblème, comme chacun sait, de la déesse Athéna.

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