Lumière de la mélancolie : l’élégance



Voyage | Martine Estrade | Literary Garden

Tu te demandes si tu aimes ou si tu aimes l’écriture. Tu te dis qu’il vaut mieux ne pas te le demander puisque tu n’y peux rien changer. Tu ressens la vie et l’amour au point frontière où tu les perds aussi tu aimes perdre : tu vacilles ; tu n’as pas d’assises.

Tu te noies dans l’ivresse de ton décalage horaire, tu refuses d’émerger, tu te débats.

Tu revois l’image de la carte postale envoyé à un ami. Le ciel se noyait dans le Mékong au niveau du Triangle d’Or. Elle était légendée à l’envers, impression étrange. Le ciel dans le Mékong ou le Mékong dans le ciel, quelle importance, la carte était si jolie. Tu te dis que cette carte postale, c’est toi, qui toujours vit une expérience et son envers. Tu penses à l’élégance du Mékong dans le ciel, du ciel dans le Mékong, tu te sens mieux d’exister.


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