L’île d’Ortygie, le faste grec antique de l’île des déesses en héritage



Iles - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden

Colonisée dès le 8è siècle par des Grecs de Corinthe qui s’y établirent, Syracuse, fut la proie de tyrans successifs qui se réfugièrent dans la belle île d’Ortygie et en firent un royaume des arts , des sciences et des lettres en rivalité avec ceux d’Athènes et de Carthage.La plupart des souverains s’intéressèrent à la vie artistique et accueillirent poètes et écrivains. Certains tyrans se voulurent même protecteur des arts. Denys l’Ancien se hasarda à écrire et Hiéron 1er se proclama officiellement patrons des poètes et reçut à sa cour Pindore ou Eschyle. Théocrite puis Virgile fréquentèrent Syracuse
Ce dernier y écrivit dans son chant III de l’Enéide :

Au golfe de Sicanie,
Et sous l’âpre Plémyre
Est une île
Toujours appelée Ortygie.

Platon fut accueilli mais il fut également chassé de la ville par Denys l’Ancien.

Dans l’Ortygie, du chant de Virgile le poète, le temps s’est arrêté quelque part entre Antiquité , Moyen-Age et Baroque. Les noms des ruelles rappellent à chaque pas le raffinement et la créativité du fastueux passé grec : piazza Archimède, quartier de Tyche, déesse de la fortune et du hasard, ou temple d’Apollo, dont les colonnes énormes rappellent qu’il fut le plus vieux temple dorique de Sicile. Selon Cicéron, il serait dédié à Artémis et non à Apollon.
Ortygie d’ailleurs est l’île des déesses féminines, Artémis ou Athéna, en continuité avec les Déesses Mères dont les cultes fleurirent dans la région et qui se transformèrent ensuite en Vénus ou Naîades.


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Ortygie ne cessa de séduire, aux grecs succédèrent les romains, les Barbares, les Byzantins, les Arabes et même les Normands. Partout la mer se fait présente et les palais s’alignent le long des quais.


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La mer s’orne de barques colorées et des façades rouges aux ornements élégants des palais anciens.


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La richesse des détails ornementaux des édifices baroques anciens alterne de façon poétique avec les demeures fastes d’antan aux couleurs pastels et encore en partie délabrées.


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Les lieux de cultes se succédèrent à Ortygie sur la place du Duomo. Un temple dédié à Athéna du 5è siècle avant JC fut englobé au 7è siècle de notre ére dans un édifice chrétien qui devint mosquée pendant la période arabe et fut remaniée lors de l’époque normande à nouveau chrétienne. Les colonnes grecques du temple d’Athéna font encore partie de la cathédrale actuelle et donnent accès aux chapelles intérieures.


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La présence insolite d’une source d’eau vive au bord de la mer, la Fonte Artetusa a joué un rôle dans les cultes païens de l’Antiquité. La légende dit que la nymphe Artetusa, persécutée par Alphée le chasseur, fut métamorphosée en source à sa demande par la déesse Artémis protectrice de la virginité.


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Toujours vive, entourée de papyrus et de palmiers et offrant ses eaux aux oies et canard de l’île, cernée par les palais aux couleurs pastel, elle garde élégamment la sérénité du lieu de culte antique. Les anges baroques des bénitiers s’appuient sur les colonnes grecques.


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La piazza Duomo s’anime à toutes heures du passage et des rassemblements des piétons.

Un peu plus loin, sur la Piazza archimède, entourée de magnifiques palais, la fontaine d’Artémis, présente la déesse de la chasse aux naïades à cheval. L’horloge de notre temps n’efface pas la trace du culte des déesses, omniprésente dans l’île.


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Janvier 2011

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